EN BREF
  • 🔋 L’Algérie se positionne stratégiquement sur la scène mondiale avec ses ressources en lithium.
  • 🌍 Les chotts et les roches du Hoggar sont identifiés comme des zones prometteuses pour l’extraction de lithium.
  • 🔧 Le professeur Karim Zaghib est impliqué dans le développement d’un écosystème industriel intégré autour des batteries.
  • ⚡ La collaboration avec Ganfeng Lithium vise à évaluer et exploiter les gisements de manière durable et efficace.

L’Algérie, riche de son sous-sol, est aujourd’hui à un tournant crucial de son histoire économique. Avec la découverte et l’évaluation des ressources en lithium sur son territoire, le pays se positionne stratégiquement sur la scène mondiale des énergies renouvelables. Dans un contexte où le lithium devient un élément central de la transition énergétique, l’Algérie espère transformer cette richesse naturelle en levier économique, en développant un écosystème autour de la production de batteries électriques. Cette ambition s’inscrit dans une volonté de souveraineté industrielle et de développement durable.

Chotts et Hoggar : les nerfs géologiques de la bataille pour le lithium

Le potentiel géologique algérien en lithium est considérable, selon les récentes annonces de la Société nationale de recherche et d’exploitation minière (Sonarem). Les chotts, ces vastes étendues salines du Nord-Est, et les roches granitiques du Hoggar dans le grand Sud, sont identifiés comme des zones prometteuses. Ces sites pourraient bien devenir les piliers de la stratégie minière nationale. Le président-directeur général de la Sonarem a confirmé cette information, appuyé par Belkacem Soltani de l’Office national de la recherche géologique et minière (ORGM). Bien qu’aucune estimation chiffrée n’ait été rendue publique, les indices géologiques incitent à l’optimisme et justifient des prospections intensifiées.

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La valorisation de ces ressources passe par une évaluation précise et rigoureuse du potentiel de ces gisements. Les efforts se concentrent désormais sur l’exploration et la cartographie détaillée des zones identifiées. Cette dynamique marque une volonté claire de transformer le sous-sol algérien en un atout majeur pour l’avenir énergétique du pays.

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Karim Zaghib et la stratégie de l’amont : entre phosphate, fer et lithium

Pour mener à bien cette transition, le gouvernement algérien a fait appel au professeur Karim Zaghib, un expert reconnu des batteries lithium-ion. Son implication dans le projet témoigne d’une ambition de créer un écosystème industriel complet et intégré. L’idée est de ne pas se contenter de l’extraction, mais de développer toute la chaîne de valeur. Selon le PDG de la Sonarem, des accords ont été passés pour les premières transformations de fer et de phosphate, en attendant la confirmation du potentiel en lithium.

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Le professeur Zaghib insiste sur la nécessité de créer une « école de la batterie », une stratégie qui englobe non seulement le lithium, mais aussi d’autres ressources comme le fer, le phosphate et le silicium. Cette approche holistique vise à éviter une exploitation fragmentée et à garantir le développement des compétences locales. En intégrant ces divers éléments, l’Algérie aspire à se positionner comme un acteur clé dans le domaine des technologies vertes.

Une ambition géoéconomique claire : devenir incontournable sur la scène mondiale

L’Algérie ne se contente pas d’annoncer ses ambitions, elle agit pour les concrétiser. La Sonarem collabore avec Ganfeng Lithium, un géant chinois du secteur, pour évaluer techniquement les gisements. Les sites de Tamanrasset, In Guezzam et les grands chotts sont au cœur de cette démarche. L’objectif est clair : maîtriser la production, le raffinage et l’intégration au niveau mondial. Mohamed Arkab, ministre de l’Énergie et des Mines, a souligné l’importance de ces ressources pour intégrer la chaîne de valeur des batteries.

Le défi est également institutionnel. L’Algérie a souvent vu ses ressources minières sous-exploitées en raison de manques d’infrastructures et de financements. Le succès de cette stratégie repose sur la capacité du pays à attirer des investissements et des transferts technologiques. La collaboration avec des partenaires internationaux est donc essentielle pour éviter les erreurs passées et assurer un développement durable et profitable.

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Avec ces avancées, l’Algérie se prépare à devenir un acteur majeur de l’industrie du lithium. Cependant, le chemin vers l’autosuffisance énergétique et la reconnaissance internationale est semé d’embûches. Les défis techniques, économiques et politiques sont nombreux, mais le potentiel est immense. La clé réside dans la capacité du pays à structurer un cadre institutionnel robuste et à mobiliser les compétences nécessaires. La question qui se pose désormais est : l’Algérie réussira-t-elle à transformer ce potentiel en une réalité industrielle tangible et durable ?

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Gaspard Roux, journaliste passionné par l’automobile et les innovations qui transforment le secteur, met son expertise au service des lecteurs d'Evomag.fr. Diplômé en journalisme à Marseille, il allie rigueur professionnelle et passion pour les performances mécaniques. Basé dans cette ville dynamique, il propose des analyses claires et captivantes sur l’actualité de l’industrie automobile et les dernières avancées technologiques. Contact : [email protected]

9 commentaires
  1. C’est vraiment intéressant, mais est-ce que l’Algérie a les infrastructures nécessaires pour exploiter ces gisements ?

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