EN BREF
  • 🚖 Hype abandonne l’hydrogène pour l’électrique afin de réduire les coûts élevés de fonctionnement.
  • 💶 Le coût du carburant hydrogène atteint jusqu’à 18 € par kilogramme, rendant chaque plein prohibitif.
  • 🔧 Les stations de recharge hydrogène sont rares et contrôlées par un oligopole, limitant l’accès à un carburant abordable.
  • 🔋 L’électrique offre un coût total de possession plus avantageux et bénéficie d’une infrastructure en plein essor.

Depuis une décennie, les taxis à hydrogène de Hype ont été le symbole de la mobilité propre dans les rues de Paris. Cependant, la société a récemment annoncé un changement de cap significatif en abandonnant la technologie hydrogène, se tournant désormais vers l’électrique. Ce revirement stratégique repose sur des considérations économiques et logistiques qui ont rendu l’hydrogène moins viable. La question se pose alors : pourquoi une telle décision, et quelles en sont les implications pour l’avenir de la mobilité urbaine à Paris ?

Les coûts prohibitifs de la Toyota Mirai

La Toyota Mirai, emblème des taxis Hype, a longtemps été un modèle d’innovation avec sa technologie à hydrogène. Propulsée par une pile à combustible, elle incarnait une avancée significative vers une mobilité décarbonée. Cependant, les coûts associés à cette technologie se sont révélés être un frein. Le prix du carburant, atteignant entre 16 et 18 € HT par kilogramme d’hydrogène, a rendu chaque plein exorbitant. En comparaison, une recharge électrique équivalente coûte environ 15 €, soit une différence frappante.

Les taxis à hydrogène imposent également des dépenses de maintenance élevées en raison de leur technologie complexe. Hype a calculé que faire rouler un taxi à hydrogène coûte jusqu’à cinq fois plus cher qu’un véhicule électrique. Ces coûts cumulés ont rendu le modèle économique de l’hydrogène intenable pour les taxis parisiens.

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Un réseau de stations hydrogène insuffisant

Un autre obstacle majeur que Hype a rencontré est la densité des stations de recharge. À Paris, les stations hydrogène sont rares et leur accès est limité par un quasi-monopole détenu par HysetCo, une entité contrôlée par Air Liquide et TotalEnergies. Cet oligopole a verrouillé l’accès à un hydrogène vert et abordable, limitant ainsi les options pour les exploitants.

En outre, le réseau de stations n’a pas évolué, rendant difficile toute expansion ou déploiement de nouvelles infrastructures. Les stations existantes sont souvent saturées ou hors service, ajoutant une contrainte supplémentaire pour les taxis. Hype a donc été confrontée à une impasse logistique, rendant la transition vers l’électrique non seulement souhaitable mais nécessaire.

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L’électrique : une alternative stratégique

Devant ces défis, Hype a pris la décision de convertir l’intégralité de sa flotte parisienne à l’électrique. En partenariat avec Electra, l’entreprise installe désormais des bornes de recharge rapide dans des hubs stratégiques de la capitale. Les nouveaux véhicules électriques visés sont compacts, dotés d’une grande autonomie et peuvent se recharger en moins de 30 minutes.

Ce passage à l’électrique est soutenu par un coût total de possession (TCO) plus avantageux, une infrastructure en pleine expansion et des subventions publiques accrues dans le cadre du plan de mobilité zéro émission. Hype espère ainsi offrir un service de taxis toujours plus compétitif et durable.

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L’hydrogène : une solution pour les poids lourds

Bien que Hype ait tourné le dos à l’hydrogène pour sa flotte de taxis, elle continue néanmoins à explorer cette technologie pour les véhicules industriels lourds. Les bus, bennes à ordures et autres véhicules utilitaires restent des segments où l’hydrogène présente des avantages sur l’électrique. Des partenariats avec des acteurs comme Lhyfe et B.E. Green témoignent de cette orientation stratégique.

Cependant, pour les taxis parisiens, le choix est clair : la voiture électrique s’impose comme la solution la plus pragmatique et mature pour la décarbonation urbaine. Ce tournant marque une nouvelle ère pour Hype, qui cherche à s’adapter aux réalités économiques et écologiques actuelles.

Le choix de Hype de passer de l’hydrogène à l’électrique soulève des questions importantes sur l’avenir des technologies de mobilité durable. L’hydrogène restera-t-il une option viable pour l’automobile ? Comment l’industrie peut-elle surmonter les obstacles actuels pour rendre cette technologie plus accessible ?

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Journaliste spécialisé dans l'automobile et les technologies innovantes, Baptiste Lemoine partage son expertise et sa passion pour décrypter les grandes évolutions de l'industrie automobile. Diplômé de la prestigieuse City, University of London en journalisme, il combine rigueur analytique et style rédactionnel percutant pour offrir aux lecteurs d'Evomag.fr des articles captivants et accessibles sur les dernières tendances, innovations et performances du secteur auto. Contact : [email protected]

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